Benjoin dit du Siam ou « Benjoin Laos »

24 avril 2025

Tout d’abord il faut lever 2 ambiguïtés souvent entretenue par les vendeurs peu connaisseurs.
1/ On appelle Benjoin deux matières le benjoin du Laos jaune orangé, et le benjoin de Sumatra grisâtre.
2/ En parlant de résine de Styrax, il se créé une confusion possible entre le Styrax dit du Tonkin, et le Styrax de Turquie. Les deux arbres font partie de la famille des Styracacées.

1/ On appelle Benjoin deux matières le benjoin du Laos jaune orangé, et le benjoin de Sumatra grisâtre.

Vernaculaire

Benjoin du Laos ou de Siam

Benjoin de Sumatra

Scientifique

Styrax tonkinensis

Styrax benzoin

Autre nom

 

Styrax paralleloneurum

Découvreurs

Craib ex Hartwich

Dryand et Perkins 

Texture

Lisse

Friable

Forme

En grosses gouttes

Semblable à des cendres

Odeur

Subtile

Classique

Fragrance

Fragrance vanillée

Fragrance de type oliban

Couleur

Jaune-Orangé blanc au coeur

Grisâtre dégradé de gris

Benjoin de siam -------------------- Benjoin de Sumatra ---------------Styrax ou storax (Aliboufier)

2/ En parlant de résine de Styrax, il se créé une confusion possible entre le Styrax dit du Tonkin, et le Styrax de Turquie. Les deux arbres font partie de la famille des Styracacées. Pour autant il semble que la résine de storax parfois nommée styrax puisse être issue de plusieurs espèces : le plus souvent l’aliboufier, le styrax officinal ou Stryrax de Syrie , mais aussi du liquidambar orientalis appelé Styrax de Chypre

Vernaculaire

Benjoin du Laos

Styrax ou Aliboufier

Scientifique

Styrax tonkinensis

Styrax officinalis

Autre nom

   

Découvreurs

Craib ex Hartwich

Perkins 

Texture

Lisse

Friable

Forme

En grosses gouttes

Semblable à un sable épais

Odeur

Subtile

Puissante

Fragrance

Fragrance vanillée

Fragrance de type parfum oriental

Couleur

Jaune-Orangé blanc au coeur

Noire

Celui qui nous intéresse aujourd’hui est le Benjoin du Styrax tonkinensis

Le styrax tonkinensis est appelé alternativement benjoin de Siam, benjoin du Laos parfois benjoin de Sumatra ou il est aujourd’hui cultivé, bien que n’ayant rien avoir avec la résine grise dont nous avons parlé plus haut. Il donne la résine de benjoin du Laos (plutôt du nord du pays) ou dit B. du Siam. Comme ses cousins il est de la famille des Styracacées.

On le trouve aussi dans des ouvrages anciens sous les noms de « Baume des moines » et « Baume de Saïgon ».

DESCRIPTION ET HABITAT
On le trouve en Asie du Sud-Est Originaire du nord de l’actuel Laos et de Thaïlande, issu d’une zone appelée anciennement le Siam dont les frontières ont beaucoup bougées entre 1785 et 1909, on le trouve en culture à Sumatra où il devient un grand arbre.
C’est un arbre qui ressemble un peu au bouleau avec son écorce claire, il a une croissance rapide qui atteint sa maturité vers 10 ans, il pousse entre 600 et 800 m d’altitude, dans des zones peu humides. Planté a Sumatra il devient rapidement un grand arbre.
Ses rameaux sont blanchâtres, accueillant des feuilles persistantes, acuminées, blanches en face inférieure.
Les fleurs ont des pétales charnus, elles sont blanches.

Le fruit est une drupe.
La sécrétion de l’arbre se fait en réaction à une blessure, sa résine odorante colmate la blessure et évite par l’odeur et le collant, les attaques de fourmis et autres volants pouvant venir infester l’arbre. Ce n’est pas pathologique mais une réaction de défense simple. Par contre on installer un système de récupération de sa résine odorante qui sera récoltée après incision du tronc.

HISTOIRE ET TRADITION
Le nom de Benjoin vient sans doute de l’arabe «  », voulant dire encens de « Java ».
La couleur de la résine fonce au cours du séchage, de jaune à brun roux, plus elle devient foncée à l’extérieur et reste blanche à l’intérieur, plus c’est un gage de qualité. Il est d’ailleurs classé en 5 grades en fonction de cette qualité, le plus recherché semble être le bonjoin dit doré. La récolte se fait en hiver, par journées froides et lumineuses. L’odeur rappelle celle de la Vanille odeur vanillée, poudrée, douce, légèrement épicée, légèrement animale ; à saveur sucrée, parfois légèrement âcre.

COMPOSITION DE LA RESINE
La particularité de cette résine est son odeur de vanille, puisqu’elle contient un ester de vanilline. Mais également un acide terpénique : l’acide benzoïque 21% ; un aldéhyde aromatique la vanilline (2,5%, des esters terpéniques : comme l’éthyle benzoate 0,8%, le benzoate de benzyle 1,5%, et du cinnamate de benzyle 0,1%, du benzoate de coniféryle, un acide résinolique et sumarésinolique, de l’éthanol. Notons que le benzoate de coniféryle est connu et apprécié comme désinfectant. En moindre quantité de l’alcool benzoïque et de l’eugénol et de l’iso-eugénol.
Le chémotype de l’huile essentielle extraite de la résine sera : Acide Benzoïque
Des bourgeons ou jeunes pousses
Après extraction par un solvant volatile comme l’hexane, (facilement éliminé en raison de sa grande volatilité) on obtient une sorte de concentré appelé « absolue » qui contient : un acide phénolique : l’acide benzoïque 65-75%, un aldéhyde : la vanilline 3%, un ester : le benzoate de benzyle 3%

USAGES
En Égypte ancienne, il servait pour ses vertus désinfectantes et parfumantes, lors des embaumements ou encore il était utilisé sous forme de fumigations. Puis vers de XV è siècle il arrivera via la route des épices et des encens, souvent proche de celle de la soie.

Le benjoin apparaît dans les premiers traités de Médecine en Grèce Antique dès le Ier siècle après J-C pour ses propriétés contre les infections pulmonaires et les maladies de la peau. Généralement utilisé en résine réduite en poudre fine pour des fumigations, mais aussi en huile essentielle et enfin en teinture alcoolique type Teinture mère homéopathique ou teinture alchimique ou élixir alchimique, complexe à préparer tant l matière est collante comme toutes les résines) ce qui complique le nettoyage des verreries après distillation et extraction.

Utiliser le benjoin sous forme de résinoïde, d’huile essentielle ou d’absolue en parfumerie,est fréquent pour donner une note « orientale » et également comme le santal, comme fixateur de parfum, c’est une matière appréciée, souvent proposée en note de coeur.

En médecine, pour le traitement des affections respiratoires…le plus souvent sous forme de teinture comme antiseptique des bronches et de toute affection pulmonaire, c’est un très bon expectorant.

Il aurait été employé comme analgésique d’après Strabon

Il a une action favorable sur la psyché et rééquilibre l’émotionnel (utilisation par les tradipraticiens), Calme le mental, favorise la contemplation, chasse les tendances dépressives, et les idées noires. Il réveille l’enthousiasme, l’idéalisme et la bonté.
aide à combattre es excès de toutes sortes.

La résine de Benjoin est utilisée depuis l’Antiquité en olfaction et son odeur de vanille calme et renforce le mental, favorise la contemplation, combat les idées noires et les tendances dépressives.

C’est aussi un grand cicatrisant et protecteur de la peau, cette interface entre nous et le monde, nous et l’autre…

Enfin il réveille enthousiasme, idéalisme et bonté, apporte par sa purification, protection, prospérité, et ouvre à la croissance spirituelle.

LES PROPRIÉTÉS DE LA PLANTE
La plante est connue pour être : antispasmodique, anticatarrhal, antiseptique pulmonaire, expectorant, antiseptique externe, cicatrisante, diurétique, antifongique, antispasmodique, anti-inflammatoire, expectorant doux, elle régénère la peau et est un excellent cicatrisant.
Relaxante et rassurante elle est aussi anxiolytique.

LES PROPRIÉTÉS DE LA RÉSINE

C’est au mois de septembre que l’on pratique des incisions sur le tronc en divers endroit, l’écorce est soulevée et forme alors des languettes de quelques cm : c’est le gemmage.
En janvier-février, le gemmeur recolte la résine blanche qui a coulée au bas de la languette et la résine jaune écoulée de chaque côtés de celle ci , récoltant ainsi les « larmes de benjoin ». Ces larmes en s’oxydant en surface, prendront une couleur jaune orangé à l’extérieur et resteront blanches à l’intérieur.

Substance résineuse aromatique d’odeur vanillée, obtenue par incision du tronc du styrax tonkinensis et utilisée notamment en parfumerie comme fixateur et en médecine, pour le traitement de certaines affections respiratoires

S’ajoute aux précédentes : un usage contre la toux et les problèmes de gorges en particulier, les peuples anciens le mâchaient tel un chewing-gum, pour assainir la gorge.

LES PROPRIETES DES BOURGEONS ET DE L’HUILE ESSENTIELLE (Complètent les propriétés précédentes)
Les deux sont connus pour être anti-convulsif par inhalation. Intégrées à un gel ou une crème l’huile essentielle a une affinité avec la peau, ses propriétés lui permettent de restaurer les peaux abimées, réduire l’acné, apaiser les mycoses.
Avec du Jojoba contre l’acné, avec du calendula contre des irritations cutanées.
En diffusion : son parfum est rassurant et permettra de lutter contre l’anxiété
Olfactivement l’odeur de vanille calme et renforce le mental, favorise la contemplation, combat les idées noires et les tendances dépressives,

L’huile essentielle est inflammable. Elle est à tenir hors de portée des enfants de moins de trois ans. On évite de l’appliquer sur la peau avant une exposition solaire.

INDICATIONS EN PHYTOHERAPIE
S’utilise en décoction et compresse sur les plaies de tous ordre et aussi sur les crevasses des seins. En infusion de feuilles et inhalation pour les bronchites et catarrhes des voies aériennes supérieures. Mais aussi en macérations alcooliques ou teinture, moins cher et qui en facilite l’usage à la goutte près.

EN PLUS

Symbolique
Une légende locale raconte que ce sont les larmes d’une jeune femme incapable de fonder une famille à cause de sa pauvreté qui l’amène à se transformer en arbre et qui pleure son chagrin de ne pouvoir fonder un foyer…

Il est largement utilisé dans les cultes hindou, musulman, bouddhiste et chrétien.

Au Moyen âge, il était brûlé à chaque fois que l’on prenait possession d’un nouveau lieu de vie ou que l’on le quittait définitivement

En 1430 il est fait mention de benjoin dans le « dictionarium latinogallicum » de Robert Estienne (Français-Latin)

En 1479 dans les comptes du Roi René d’Anjou on trouve un achat de benjoin pour 7 pièces de drap de soye du Caire…

Dumont d’Urville en 1844 dit qu’on encontre l’arbre dans les forêts de Bornéo en grande quantité (ce qui n’est plus les cas aujourd’hui), qu’il est exporté à Java et très utilisé dans le « temples à idoles » ou il sert à parfumer.

Baudelaire dans « Les fleurs du mal » en 1857 : « et comme tout en moi te chérit et t’admire, Tout se fera Benjoin, Encens, Oliban, Myrrhe, ...

Anna de Noailles dans « Les éblouissements » en 1907  : J’attendais le bonheur que les petites filles rêvent si fortement, quand l’odeur du benjoin et de vertes vanilles évoque un jeune amant ...

En 1970, médecine et biologie une réaction de floculation d’une suspension colloïdale de Benjoin par le liquide céphalo-rachidien est utilisée comme moyen de diagnostic de la Syphilis et des méningites.

Le Benjoin est en relation avec le plexus solaire et pour certains il représente l’enfant intérieur, apportant la consolation et la douceur.

Le benjoin nous parle de lumière, de cœur, de centre, de retour vers soi pour mieux s’ouvrir aux autres, de fait il est en lien avec Typheret et la lumière solaire du 6è monde. Il aide à l’évolution personnelle et au développement spirituel en stimulant le corps vital, en purifiant les corps subtils. Son genre est neutre, il est en lien à l’air et par là à une signature thérapeutique mercurienne d’où son lien aux poumons et à la respiration.

Son coté balsamique le fait apprécier à la cour de Louis XIV (parfum Eau de l’ange). Tout comme dans l’église orthodoxe, et dans les pays du Maghreb.

La poudre de Benjoin est un composant majeur du papier d’Arménie créé en 1880.

En utilisations alimentaires : l’arôme vanillé dans les crèmes glacées, biscuits, entremets et yaourts est apprécié.

Actualité : il existe une Pharmacopée Européenne pour la teinture de Benjoin (Arrêté du 24/09/96-JO du 16/10/96) ;

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