Le Millepertuis est souvent nommée plante de...

13 juin 2023

Le Millepertuis est souvent nommée plante de la Saint Jean, nous verrons cela plus loin dans sa symbolique…son nom scientifique et Hypéricum perforatum, que l’on pourrait traduire par « l’hypérique perforé ». Si je m’âme-use un peu avec les mots ici, l’aspect « hypérique pourrait s’entendre Ibérique » … Elle est utilisée depuis des siècles dans le bassin méditerranéen et s’est répandue au Moyen Orient puis un peu partout sur le globe le la Californie à l’Asie…

Précision l’aspect perforé est une clé de reconnaissance de la plante. Cette perforation n’en est pas une en fait, mais l’image s’explique car ce sont des bulles d’huile essentielles qui serrées dans les feuilles montrent comme un trou, un peu à l’image des bol chinois dit « grain de riz » qui laissent passer la lumière, il en est de même pour le millepertuis dont les feuilles semblent trouvées d’où le nom de perforé (perforatum)…

 

 

 

 

 

 

 

 

Ce qui la classe en première ligne dans la pharmacopée homéopathique pour traiter l’ulcère perforé… qui saigne et fait des trous dans l’estomac…
Aujourd’hui on reconnait cette espèce comme médicinale, elle existe très légèrement différente en Corse avec des feuilles beaucoup plus étroites que dans les alpes et perforée Hypericum corsicum… les mille pertuis sont de la famille des hypéricacées, qui contient aussi une petite plante présente en Chartreuse : Hypericum nummularium ou Vulnéraire des Chartreux…dont on fait un alcool par macération à distance (la plante ne touchant jamais la surface de l’alcool).

Le millepertuis porte toute une ribambelle de noms vernaculaires : Herbe de la Saint-Jean, Herbe de Saint Eloi, Barbe de Saint Jean, Herbe aux fées, Herbes aux mille vertus, Herbe aux piqûres, herbe du tonnerre, Chasse-diable, Trucheron jaune, Trascalan, Truchereau, Herbe aux cent ou 1000 trous ( suivant le localisations) , Herbe percée, herbe à la brûlure, Herbe aux charpentiers, herbe aux piqûres....... et je m’arrête là car il y aurait de quoi remplir une bonne page !
L’ensemble de ces dénominations couvre en grande partie ses compétences, pour autant certaines manquent à l’appel dans cet inventaire à la Prévert.
Les nom anglais, allemand, Italien et espagnol, la lie indéfectiblement à saint jean ce que le nom français n’indique pas, d’où l’intérêt souvent de chercher les noms dans d’autres langues car ils nous disent des choses complémen-terre.
Allemand Johanniskraut,
Anglais St John’s wort, balm of warrior, touch and heal
Espagnol hierba de San Juan
Italien iperico ou erba di san Giovanni
Pour plus de noms suivre ce lien https://fr.wikipedia.org/wiki/Millepertuis_perforé

SYMBOLIQUE
Ce lien à la Saint Jean nous dit que c’est en altitude moyenne, sa période de floraison, elle s’épanouie au passage du printemps à l’été c’est-à-dire au moment où la course du soleil est maximum dans le ciel, c’est-à-dire au solstice d’été. Elle est donc en capacité de stocker une grande quantité de soleil dans ses étamines et de la condenser dans ses fleurs. Ce qui lui offre la possibilité de restituer cette lumière quand elle nous manque au cœur de l’hiver, ou dans des période sombres de nos vies. Il suffit de regarder attentivement sa fleur pour se rendre compte, qu’elle a une forme de turbine, dans ses pétales qui ne sont pas symétriques…
La couleur jaune de ses fleurs la lie au Soleil, la perforation de ses feuilles à Mars qui a trop agité son épée… pour autant l’hypéricine est présente sur les feuilles comme sur les fleurs, certes moins visible sur les feuilles car il faut regarder en bord de feuille pour y trouver les tâches noires, de concentré d’hypéricine… les autres composants sont assez bien répartis dans la plante.
De plus quand on la met à infuser dans de l’huile végétale ou de l’alcool, l’hypéricine est largement libérée donnant au produit une couleur rouge sang, comme pour symboliser les frères de sang entre Jean et Jésus.

C’est ce qui en fait un remède rechercher comme antidépresseur. Pour autant sa prise n’est pas sans inconvénient… car en tout premier lieu, le millepertuis est photo sensibilisant, et donc laisse apparaitre des taches brunes sur la peau en cas d’exposition au soleil. Il est déconseillé pour les personnes qui prennent des traitements anti-rétroviraux ( HIV par ex), des contraceptifs oraux ( prévoir un autre moyen de contraception), les personnes sous méthadone ou dérivés…C’est sans doute l’hyperforine qui est à l’origine de ces contre-indications qui sont bien plus vastes que celle présentées ici, il est donc judicieux d’en parler sérieusement avec son médecin.
L’hypéricine quant à elle a toujours été utilisée comme agent de teinture rouge, particulièrement au Maghreb. C’est un colorant dont la compétence va du jaune clair au rouge sang puis vers des bruns.
Pour favoriser toutes ses qualités, on conseille de le cueillir comme le faisaient les anciens le jour de la Saint Jean à midi (heure solaire) ou jour fleurs suivant de calendrier biodynamique, ou le dimanche pour les fleurs ou les sommités fleuries qui sont souvent le plus utilisées.333 Le séchage doit être rapide 4 à 5 jours max, à l’abri de la lumière directe du soleil et de la lune, dans un lieu ventilé et fermé de l’humidité du soir…Mais nous reviendrons dans des conseils cueillettes et conservation…

BIOTOPE
Prairies, chemins, forêts de conifères et feuillus, clairières, lieux où elle peut recevoir du soleil, elle craint peu la sècheresse et si c’est le cas ses feuilles basales sèchent devenant rougeâtre afin de limiter l’évaporation...
La floraison est de juin à août, en altitude jusqu’a fin septembre. C’est principalement la partie aérienne qui est utilisée.

PRINCIPAUX CONSTITUANTS CONNUS :
La composition chimique du millepertuis dépend de son origine géographique. Dans ses fleurs et ses bourgeons, cette plante se compose en général d’hypéricine, d’hyperforine, de tanins, d’huile essentielle, de résine molle, d’acides-phénols, des flavonoïdes ou de xanthomes, de pectine, matières colorantes, résines...
Voici en détail ces composants d’un point de vue scientifique :
• Pigments rouges du groupe des anthrones (0,06-0,15%) : naphtodianthrones dont hypéricine (traceur habituel des extraits), pseudohypéricine, isopseudohypéricine, protopseudohypéricine, et cyclopseudohypéricine
• Composés phénoliques dérivés du phloroglucinol (2-5%) : hyperforine (dérivé prénylé), adhyperforine, hydroperoxycadiforine (le meilleur candidat à l’effet antidépresseur)
• Flavonoïdes : hypéroside, isoquercitroside, rutoside, quercétol
Biflavonoïdes (0,1-0,5%) : biapigénine, amentoflavone (son isomère)
Xanthones en faible quantité : tétrahydroxyxanthone (et kielcorine dans les racines)
Tanins et proanthocyanidols
• Huile essentielle : n-alcanes et monoterpènes
• Mélatonine (4490 ng/g) [1]

PROPRIETES :
L’approche scientifique s’exprime en partie ainsi :

• L’activité pharmacologique semble pouvoir être attribuée à une synergie entre les naphtodianthrones (hypéricine), les dérivés du phloroglucinol (hyperforine) et différents flavonoïdes
• La kielcorine (xanthone) serait l’un des principes actifs
• Le millepertuis est une source de mélatonine (Pr Robert Anton)
• Mécanisme d’action : le millepertuis inhibe la recapture synaptosomiale de la sérotonine, de la dopamine, et de la noradrénaline (norépinéphrine) avec une égale affinité
• En outre in vitro, il montre une affinité pour les récepteurs à l’adénosine, au GABA(A) et (B) et au glutamate
• In vivo il exerce une diminution de l’activité béta-adrénergique au niveau de ses récepteurs et une augmentation de l’activité de la sérotonine

Dans les livres anciens on trouve ces mentions : stimulant, apéritif, digestif, astringent, anti-acide gastrique, diurétique, balsamique, vermifuge, fébrifuge...

USAGES
En usage externe, la plante est tonique, vulnéraire et anti-putride
En usage interne, elle permet d’intervenir en cas de : Bronchites, affections pulmonaires, asthmes, dyspepsies atoniques, diarrhées, cystites, congestions hépatiques, pertes blanches, fièvres intermittentes, affections d’origine médullaire, névrites, insuffisance circulatoire, artérite oblitérante, maladies infectieuses infantiles, plaies, brûlures, ulcères de la jambe....

MODE D’EMPLOI :
Infusion, décoction, macération, teinture, extrait aqueux, huile, cataplasme, élixir floral...
En homéopathie on la trouve jusqu’à la 30 è centésimale. Elle est utilisée pour les état dépressifs s’il n’y a pas les contre-indications vues ci-dessus ; Elle est utilisée en cas de brûlures (ce qui est a mettre en lien avec le coté photo-sensibilisant), en cas d’ulcère nous en avons déjà parlé, mais aussi et c’est moins connu en cas de séquelles nerveuses, de zona, de traumatismes, de difficulté au niveau du rachis lombaire en particuliers.
Les homéopathes enseignent que Hypericum est aux nerfs, ce qu’Arnica est aux muscles et tendons et ce que Symphytum est aux os…
Pour les pro de la kinésiologie le point de test d’Hypericum est L5.

L’HUILE ESSENTIELLE
Elle contient du Méthyl-2-octane (composant principal, 50 % environ), n-nonane, n-undécane, de l’alpha-pinène, bêta-pinène, limonène, myrcène, caryophyllène, alpha-terpinéol, géraniol, aldéhydes caprylique (n-octanal) et caprique (n-décanal)
Elle est aussi photo-sensibilisante, donc son usage devrait être exceptionnel ou réduit au maximum, car de plus elle est en très petite quantité, la distillation doit être très soignée en température pur lui conserver le maximum de ses qualités, ce qui de fait la rend chère à la vente.

QUELQUES RECETTES :
Infusion : mettre 15 à 30 g de fleurs dans un litre d’eau bouillante, couper le feu, laisser infuser 3 minutes maximum ; boire de 3 à 4 tasses par jour entre les repas.(dose pour les adultes ; pour les enfants il faut diluer l’infusion en fonction de l’âge).

Huile en usage externe : dans un bocal à large col, remplir de fleurs en tassant un peu, remplir d’huile d’olive, pépins de raisins ou sésame et faire infuser au soleil, ou au bain-marie ; quand l’huile est devenue rouge, elle est prête.
La décoction : 30 à 42 g de sommités fleuries et de feuilles dans un litre d’eau ; utilisée en lotion tiède, elle apaise toutes les irritations de la peau. Mais pas d’exposition au soleil.

En mélange pour bronchite, asthme et cystites :
à parts égales : millepertuis, lierre terrestre, racine d’aunée ; mettre une
cuillère à dessert de ce mélange dans une tasse d’eau bouillante ; infuser 10 minutes ; boire jusqu’à 3 tasses par jour, avant ou entre les repas.

En colorant, on obtient un colorant jaune par extraction aqueuse, et un rouge par extraction alcoolique, qui permet de teindre des tissus, du papiers.. etc.

EN PLUS
Les druides la considéraient comme une plante majeure pour les algies faciales, et l’utilisait en gargarismes (gingivite, stomatite, mauvaise haleine), ou lotion (pour les peaux catarrhes bronchiques.
Olivier de Serres la disait bonne “pour émouvoir les fleurs des femmes”.
Le Dr Leclerc disait : « on remplirait un volume des vertus que les anciens lui prêtaient »
Quant à Cazin il l’utilisait contre les maladies de poitrine et l’asthme, ainsi que les cataplasmes.
Le millepertuis serait comme une plante bénie dont l’odeur suffisait à chasser les mauvais esprits.
Il est utilisé en élixir floral pour améliorer le sommeil, en particulier les enfants qui font des cauchemars, il est donc recommandé aux enfants et aux sujets qui ont des rêves agités, qui ont des terreurs nocturnes avec peur de l’obscurité, il est intéressant aussi par rapport à la peur de mourir. Il est décrit comme une étoile bienveillante dans la nuit (voir la nuit de l’âme) qui éclaire toujours le chemin.

Je m’arrête ici car je pourrais encore écrire des pages et des pages sur cette plante fabuleuse à utiliser avec grande attention.

REMERCIEMENT
Crédit photo la première et la dernière photo de cet article ont été réalisée par Anne Yvette Peyrard, qu’elle soit remerciée ici.
Les autres illustrations font partie de notre photothèque associative

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