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Les qualités somaliennes proviendraient des B. carterii et B. frereana, B. delzietti, en Inde c’est le Boswelia serrata en Erythrée c’est B. papyfera. D’autres sont cultivés aujourd’hui dans le monde tant la demande de cette matière a augmenté avec le temps. Les résines sont obtenues par incision du tronc, et l’on recueille la résine qui suinte dans un récipient attaché à l’arbre… on laisse sécher les grosses gouttes qui ont été récoltées et seront ensuite commercialisées pour être utilisées tel quelle ou en HE ou en résinoïde….
Le mot encens désignait dans la très Haute Antiquité : l’oliban qui en a gardé la trace dans son nom anglais « frankincense ». Oliban pourrait venir de l’arabe « Al-lùbane », nom de la matière première qi lui fut donné à cause de sa blancheur. A l’époque cette résine était rare et donc très précieuse.

MISE EN GARDE POUR LES CONSOMMATEURS DE RESINE :

Tout particulièrement ici, d’encens nom générique donné à l’oliban de tout temps.
Une résine est une matière rare et généralement chère. Il est donc intéressant de le pervertir ou de faire passer une autre résine pour de l’oliban pour un néophyte

Exemple d’Oliban perverti (photo ci-dessous) : il est généralement d’un jaune assez uniforme, cela est facile à voir il suffit de casser un morceau et si l’on voit apparaitre en surface une ligne jaunâtre et qu’il n’est pas vraiment blanc à l’intérieur, il y a de fortes chances qu’il ait été contrefait (en colorant une autre résine moins chère comme la gomme arabique par exemple ce qui permet de vendre celle-ci à un prix 5 à 10 fois supérieur)

RESINE PURE CRISTALLISEE
Daniel Kieffer dit de l’oliban résine, qu’il ne fait aucun cadeau à l’égo et ajoute : « la gravité du centre décapite celle de l’ego ».

Pour ce qui est de la résine de Boswellia carterii pure séchée et cristallisée voici ce que cela donne :

Appelée souvent les larmes du Liban par défaut de sens sur l’origine du nom, il se présente en grosses gouttes jaune très clair à brun clair. Il existe l’encens mâle issu de B. carterii (en grosse gouttes épaisses) et l’encens femelle issu le plus souvent de B. serrata (en petites gouttes fines). Pour certaines opérations faites à l’oratoire alchimique les deux sont utilisées. D’après Patrick Burensteinas l’oliban ouvre la voie qui mène du 10 è au 9è monde au sein de l’arbre des séphirots.
Nous devons prendre aussi en considération que cette matière première fut offerte au christ à sa naissance (avec la myrrhe et l’or) ce qui la « sacralise encore plus »… Pour les croyants au moins.

UN PEU D’HISTOIRE
Cette résine porte le nom commun de : Encens, « frankicense » en anglais qui qualifie désormais toute préparation aromatique qui se diffuse par combustion. Cette résine a été depuis l’antiquité, l’ingrédient aromatique le plus important sur le plan économique, comme sur le plan culturel. Les enjeux qu’il a suscités ont donné vie à la célèbre route de l’encens, une route commerciale terrestre qui a relié le monde antique entre le Yémen, Arabie « heureuse » et le Bassin Méditerranéen et de là jusqu’à l’Extrême Orient. L’oliban a été intégré dans les rituels de la plupart des religions tout au long de l’histoire de l’Humanité et est également un ingrédient de choix dans les parfums et en tant que senteur d’ambiance dotée de nombreuses vertus.

Son parfum puissant, ambré, chaleureux est propre à relaxer et favoriser le détachement de l’enchainement des pensées. Sur le plan psychique, il est de caractère masculin, Yang. L’Oliban a la réputation de contribuer à développer la force de volonté, la confiance en soi, la détermination, la capacité à diriger. Sur le plan physique, il a un pouvoir de purification et une action relaxante, très couramment employée au moyen orient, en Afrique et au Maghreb. C’est un des ingrédients aromatiques qui a eu ses lettres de noblesses durant l’Antiquité, il revient depuis une 20è d’années sur le devant de la scène.

La résine d’Oliban est considérée comme puissdante. Elle permet de purifier les lieux, a un effet relaxant, apporte le calme nécessaire pour poser les actes réfléchis

Cette résine utilisée diluée sous forme de vernis. Le vernis d’oliban a une teinte claire, presque transparente et sous forme de cire (cire d’abeille) il dégage une odeur douce et ambrée.
La résine plus utilisée de nos jours est celle du B carterii qui contient 70 à 80% de Monoterpènes : alpha-pinènes ; 6 à8 % de sesquiterpène : le béta caryophyllène et du limonène et quelques cétones.

Le Dr Mark Barton Fanck dans ses recherches à la « Medical Researche Foundation » à Oklahoma city a montré qu’il réduit la prolifération des cellules cancéreuses en induisant leur apoptose.
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2664784/

B.M.Lawrence, « Progress in essential oil : olibanum oil », Perfumer and Flavorist, 1992, 17,mai-juin. , pp61-

HE LA PLUS APPRECIEE EST CELLE BOSWELLIA CARTERII

Procédés d’obtention :
Les gommes d’encens livrent généralement par hydro distillation 5 à 8% d’huile essentielle, et par extraction à l’éthanol, environ 60% de résinoïde…

Aspect :
L’huile essentielle d’encens est un liquide mobile et limpide à température ambiante, jaune très pâle à jaune.
Le résinoïde est un solide vitreux, cassant, de couleur brune, ambrée. Il fond vers 80-90°C. Sa texture peut être rendue plus souple par addition de dipropylène glycol ou autre support. Ainsi notre résinoïde dilué à 50% sur dipropylène glycol est liquide à température ambiante.

Odeur  :
L’odeur de l’huile essentielle d’encens Somalie est montante, terpénique et citrique en tête, avec des notes de cœurs et de fond ambrées, chaudes, boisée-balsamique et tenaces.
Le résinoïde possède un caractère très tenace, ambré, chaud et boisée-balsamique.

Caractéristiques physico-chimiques :
Densité à 20°C : 0.860 à0.892
Indice de réfraction à 20°C :1,469 à 1,482
Pouvoir rotatoire à 20°C : 0° à -20°

Composition :
L’huile essentielle comme le résinoïde d’encens (oliban) ont une composition riche et complexe. Ainsi plus de 150 constituants ont été identifiés et publiés.
Les huiles essentielles issues des gommes somaliennes se caractérisent d’une part par une teneur en alpha pinène + alpha thuyène élevée, ces deux constituants étant présent en proportion variables, généralement en faveur de l’alpha pinène, et d’autre part par l’absence ou quasi absence des alpha et béta thuyones, et du méthyl chavicol caractérisant l’encens Indien.

Profil de l’huile essentielle d’encens Somalie :

Les terpènes constituent plus de 50% de l’huile essentielle, dont principalement :
De l’alpha pinène (20 à 45%), de l’alpha thuyène (1 à 25%), la somme des deux représente en général 35 à 45% de l’huile essentielle, limonène (11 à 28%), myrcène (3 à 10%), sabinène (2 à 7%), et paracymène (3 à 5%). Le sesquiterpène majeur est le béta caryophyllène (1 à 6%), accompagné de delta cadinène (moins de 1%). La présence de toluène en faible quantité a été détectée dans la gomme et dans l’huile essentielle d’encens.
Les constituants oxygénés sont nombreux, généralement présents à moins de 1%, citons les acétates : d’octyle, de bornyle, de néryle et géranyle, l’oxyde caryophyllène, le cinéole 1,8, le bornéol, l’alpha terpinéol, le T-cadinol et le viridiflorol.
Les teneurs en cembrène, cembrénol et incensole, sont très dépendantes des conditions de distillation. Ils restent généralement faibles, entre 0.2 et 2%.

EN PLUS
Utilisé en Égypte dans les bains d’embaumements des momies, associé avec d’autres matières, il porte le nom de Sentjer qui peut se traduire par « ce qui fait connaître Dieu, ou ce qui révèle la nature Divine »… L’oliban servait aussi à fixer les bandelettes, c’est un antiputride puissant.

On trouve dans l’Exode, chapitre 30, verset 34 :

« L’Éternel dit à Moïse : prends des aromates, du stacté -ancien nom de la myrrhe-, de l’ongle odorant (acore odorant), du galbanum, et de l’encens pur, en parties égales. »

Chez les arabo-musulmans la coutume veut que l’on brûle de l’oliban comme marque d’hospitalité et de bonne entente lorsque l’on reçoit un hôte.

Jutta Lenze nous dit dans son ouvrage : Huiles royales, Huiles sacrées, l’aromathérapie spirituelle que la Reine de Saba en Somalie implora l’aide du roi Salomon pour protéger ses cultures d’encens. Quinze siècles avant J. C. la reine Hatchepsout fit graver sur les rocs de Deir el-Bahari l’image des trente et un, arbres à encens que ses expéditions étaient allées quérir sur la terre de Dieu.

Jacques Brosse, dans un de ses ouvrages : La magie des plantes nous dit :

« Qu’il y ait une magie de l’encens, ne suffit-il pas d’assister à une cérémonie religieuse pour l’éprouver, même contre son gré ? Ses volutes bleutées qui emplissent le sanctuaire le purifient, et, du même coup, le prêtre ainsi que les assistants ; elles montent vers le ciel, telle l’offrande qui lui fut de tout temps, destinée. Même si l’on se place sur le terrain profane, il est incontestable que le parfum de cette résine a des effets physio-psychologiques sensibles ; il conduit spontanément vers la pacification intérieure, la sérénité, la contemplation. »

Quelques références sur la résine ou la HE
« Nouveau recueil des plus beaux secrets de la médecine » T2 milieu de page 187
Auteur : L’Emery 1737
Pharmacopée universelle contenant toutes les compositions de pharmacie Nicolas Lemery (1697), Lemery fait référence 44 fois à cette résine dans un mélange…
« Cours de Qabal » de Jean Dubuis - page 57 (le parfum de tiphereth)
« La magie des plantes » Jacques Brosse
« Huiles royales huiles sacrées, aromathérapie spirituelle » Jutta Lenze