Genévrier - Juniperus communis

12 mars 2024

Genévrier ou Juniperus Communis L.
Famille botanique : Les Cupressacées
Autres noms : Genévrier commun, genièvre (qui met la plante en relation avec la Reine « Guenièvre »), Peteron ou Petrot.

Généralité sur les Genévriers en France
Juniperus est un genre fort d’une soixantaine d’espèces et d’innombrables cultivars !
Juniperus est répandu sur les continents Américain, Européen, Africain, Asiatique de la Zone Nord (appelée par Rudolf Steiner la tête ou pôle neurosensoriel de la Terre) à la zone tropicale ( appelée elle pôle rythmique). On le retrouve par exemple dans la flore des Kerguelen (1993)

En France nous avons présent en vallée et jusqu’à 2000 -2500 mètres, le genévrier commun (Juniperus communis). Plus haut sur l’étage subalpin on peut trouver des genévriers nains (comme Juniperus communis ssp. Nana ou Juniperus alpina) et plus haut encore on peut rencontrer la Sabine (Juniperus sabina).

Toute fois dans une zone proche de Briançon on peut aussi rencontrer des genévriers thurifères (Juniperus thurifera) appelé aussi cèdre d’Espagne, ou Genévrier d’Espagne ou Genévrier à encens …Ils ont été longtemps confondu avec les sabines.

Puis en descendant vers le sud on peut aussi croiser des Cades ou genévrier cade (Juniperus oxycedrus) eux aussi souvent appelés arbre a encens, car on utilise la poudre des fruits qui font souvent plus d’un centimètre de diamètre… ou la poudre de bois en fumigation.


Photo Saint Christophe en Oisans

Comme tous ses « cousins » le genévrier commun fait partie de la famille des cupressacées qui regroupe des plantes gymnospermes spermatophytes, correspondant à la plus grande famille des conifères, résineux à feuillage persistant. Le cyprès est « l’emblème » de cette famille, celle-ci est regardée d’un mauvais œil aujourd’hui par ‘le Réseau National de Surveillance Aérobiologique’ pour cause de pollens allergènes …

Le feuillage de cette famille est évolutif, il se transforme au cours du développement :

  • Cupressoïde a feuilles opposées à paires semblables entre elles
  • Thuyoïde a feuilles opposées aux paires différentes entre elles
  • Oxycedroïde a feuille aciculaires pseudo verticillées

 

 

 

 

cade thurifère 
Cade photo abbaye du Thoronet - Thurifère photo route de Valouise

Biotope et présentation du genévrier commun

Il est considéré souvent comme une espèce pionnière, dans des landes sableuses, sur des pentes rocheuses à sols acides souvent calcaires ou sur des terrains pauvres, des stations sèches et ensoleillées, des landes sèches, des pâturages maigres (0 à 2500 m.). C’est une espèce très présente en France dans l’étage collinéen. Pour autant plus on monte en altitude plus il a tendance à devenir rampant. C’est un arbre de petite taille 4 à 10 mètres, à bougeons écailleux brun clair.

Genévrier dans le jardin du couvet : jardin expérimental de l’association, en culture bio certifiée

Le feuillage persistant est abondant et fortement piquant : ses feuilles souvent appelées aiguilles sont étalées, verticillées par 3 et disposées en 6 rangs. Les aiguilles ont une pointe fine et piquante, et sont marquées en centre d’un sillon blanchâtre.

Les fleurs sont dioïques : des cônes males petits sont jaune pâle et des cônes femelles sont vert.
Les fruits sont de fausses baies, issus de cônes femelles qui sont composés de 3 écailles presque sphériques de 3 à 4 mm de diamètre, qui se soudent après fécondation pour donner naissance au fruit que l’on appelle la « baie de genévrier » de 5 mm de diamètre, qui mettra trois années pour arriver à maturité.
Ainsi sur le même rameau femelle on peut trouver des fruits de trois générations (3 stades de développement).

Chaque baie contient 3 graines… la présence du chiffre trois dans cette plante doit nous faire réfléchir…

Propriétés médicinales

On préparait les baies et jeunes pousses en infusion, pour leurs effets diurétiques, stomachiques et digestifs. On connait son effet sur les gaz intestinaux, c’est pour cela qu’on le rajoute dans la choucroute afin de réguler les fermentations du chou…
La baie doit être ingérée modérément car irritante pour les reins, et pas ou peu en cas de grossesse.
Aujourd’hui la baie, comme les aiguilles ont perdu de leurs lettres de noblesse dans la thérapeutique classique, mais en recouvrent dans l’art culinaire…ou elles constituent la base du Gin, et de certaines macérations alcooliques digestives.

Usages anciens

Fêté le 9 frimaire du calendrier républicain c’est-à-dire chaque 29 ou 30 novembre du calendrier grégorien en fonction des années.
L’utilisation alimentaire fut sans doute la première, elles enrichissaient certains plats ou les parfumaient, tels les gibiers et viandes grasses, permettant de mieux les digérer…
Les Navajos en brûlaient les branches pour consommer leurs cendres contenant beaucoup de calcium.
Dans les Alpes, on faisait avec grande industrie, un « extrait » de genièvre dont Wikipédia donne une recette incomplète d’une sorte de confiture amère très peu voire pas sucrée… en fait on en faisait un rob épais que l’on tartinait ou diluait dans de l’eau chaude.
Plus récemment les fruits séchés ont été utilisé comme diurétique et antiseptique des voies urinaires, fin de soulager les infections bénignes, ceux de la digestion comme les flatulences, mais aussi pour stimuler l’appétit (Felter et Llyod 1983). Mais il ets déconseillé en cas de troubles rénaux avérés.
En Cerdagne, il est cloué sur les portes, pour se protéger du mauvais sort et des voleurs (comme l’est la Carline dans le Alpes de Maurienne).
Mais c’est sans doute son usage comme encens qui était le plus prisé, car il servait à faire de puissantes protections soit sur les maisons, les terrains, le bétail et les humains (le genévrier cade garde encore ce pouvoir aujourd’hui…)

Usages contemporains - (Synthèse de sites médicaux)

Utilisation interne du genévrier commun

Cette plante est un tonique digestif et apéritif. Elle stimule l’estomac et favorise l’élimination des gaz. Elle possède d’autres propriétés : 

  • Diurétique par l’action du terpinène-4-ol.
  • Eupeptique et stomachique.
  • Diurétique et dépuratif : favorise la destruction de l’acide urique.
  • Antidiabétique par augmentation périphérique du glucose et potentialisation de la sécrétion d’insuline.
  • Pour la sphère digestive : anorexie, dyspepsie, inappétence, digestion lente, fermentation intestinale.
  • Activité anti-mycobactérienne.
  • Le bourgeon du genévrier est un régénérateur hépatocellulaire, un détoxifiant, un anti-inflammatoire et un protecteur rénal.
  • Pour la sphère uro-génitale : infections urinaires, grâce aux baies qui augmentent le volume des urines (cystites, règles douloureuses). Inappétence et états de fatigue.

Utilisation externe du genévrier commun

Le genévrier est un antirhumatismal.
L’huile essentielle est anti-inflammatoire et antalgique, antiputride de l’intestin et draineur du tissu sous-cutané.
Rhumatismes, arthrite : en application locale, l’huile essentielle permet de soulager les douleurs musculaires et articulaires. Elle est utilisée pour l’arthrose et la goutte. Prévention et traitement des maladies infectieuses. Nous reviendrons sur l’usage de la HE cet automne avec des combinaisons efficaces.

Autres indications thérapeutiques démontrées

Obésité et cellulite. Parasites externes.
Eczéma et affections de la peau, acné, plaies, traitement de l’herpès ou des boutons de fièvre. Diminution de la pression artérielle.
Réduction du taux de sucre dans le sang.
Maladies respiratoires, toux. Névralgies dentaires.

Genévrier dans le jardin du couvet : jardin expérimental de l’association, en culture bio certifiée

En plus

Dans la tradition Lakota, il est d’usage de faire des « sweat lodge » traduit le plus souvent par : hutte à sudation, on fait entrer par 4 fois des pierres pour aider à la sudation sur lesquelles on mettra de l’eau, mais en tout premier et à chaque nouvelle pierre des pincées de poudre de plantes sont offertes aux pierres, la tradition veut que le mélange contienne 3 plantes importante dans la tradition, l’une d’elle est la poudre de genévrier commun.
Cette plante prend là une place particulière car elle y est représentante de la terre, de ce qui forge en nous le corps, et lui donne sa force. Si l’on brûle seule la poudre de ses aiguilles elle est doucement envahissante et un peu rêche… pour autant elle est rassurante, adoucissante des états émotionnels exacerbés, on minimise trop aujourd’hui l’usage des fumigations que l’on sur -utilisaient dans des temps plus anciens…
On peut tout à fait comparer l’usage symbolique de ces trois plantes à l’usage des trois encens christiques.

Statut de protection :

Le Juniperus communis est présent dans la liste rouge de la flore vasculaire de France métropolitaine (2019) et classé en préoccupation mineure dans de nombreuses régions de France.

Derniers commentaires