nouveau parcours : Parfums d’Histoire, exposition polysensorielle au musée Saint-Antoine-l’Abbaye
Avec « Parfums d’Histoire, du soin au bien-être », le musée de Saint-Antoine-l’Abbaye, site patrimonial remarquable, propose une exposition entièrement dédiée à l’histoire des parfums. En posant un regard renouvelé sur l’histoire des senteurs thérapeutiques de l’Antiquité à nos jours, ce nouveau parcours muséographique invite à une découverte polysensorielle et interactive, en prise directe avec le patrimoine laissé en héritage par l’ordre des Hospitaliers.
L’histoire des jardins de Saint-Antoine situe plantes et remèdes au cœur de la pharmacopée. Ainsi en l’Abbaye de Saint-Antoine, maison-mère des Hospitaliers, comme dans l’environnement immédiat des hôpitaux de l’Ordre, les jardins sont une ressource essentielle pour l’élaboration de remèdes nécessaires aux soins prodigués, de recettes précieusement conservées dans l’antre des officines
A contrario, les bonnes senteurs sont créditées de puissantes vertus prophylactiques et curatives. Provenant de matières aromatiques intimement tributaires du soleil, le parfum est paré de très grands pouvoirs thérapeutiques. Les récits légendaires et botaniques antiques soulignent que l’encens et la myrrhe sont issus de terres sèches et brûlantes, exemptes d’humidité et de corruption.
Au Ve siècle avant J.-C., Hérodote rapporte que l’Arabie, contrée caniculaire dont émane une odeur divine, est la seule au monde à produire, outre ces résines odorantes, la cassia et le cinnamome, deux variétés de cannelle, ainsi que le ladanum. Lié à l’igné, à l’imputrescible, le parfum l’est aussi au divin. Dans l’Égypte pharaonique il est la « sueur des dieux ». Une conception qui trouve un écho dans le christianisme. La Légende dorée compare le corps du Christ transpercé par la lance d’un soldat romain à un vase rempli de baume odorant répandu pour guérir les âmes des pécheurs empuanties par le péché. Les fonctions médicinales du parfum seront reconduites au Moyen Âge par les moines qui traduisent les ouvrages des médecins grecs et arabes et qui vont jouer aussi un grand rôle dans le développement d’une véritable aromathérapie.
Depuis l’Antiquité jusqu’à la séparation de la parfumerie et de la pharmacie qui intervient en France en 1810, le rôle prophylactique et thérapeutique du parfum sera constant. D’Hippocrate qui, au Ve siècle avant J.-C., demandait aux Athéniens de brûler des parfums sur des feux de bois aromatiques pour chasser l’épidémie qui s’abattait sur leur ville, au Docteur Raspail qui, en 1843, préconisait encore le camphre dans le traitement de nombreux maux, en passant par l’abbesse Hildegarde de
Bingen, célèbre phytothérapeute du XIIe siècle, les exemples abondent.
Pour ce nouveau parcours, après quatre années passées au Louvre et quatre ans de collaboration avec les Musées de Strasbourg, Sophie Couëlle, scénographe et architecte d’intérieur de formation, travaille depuis vingtans avec les collectivités, les institutions culturelles et patrimoniales de la région Sud-Est. Elle développe des scénographies vivantes, ludiques, agréables et fluides, dans lequel le visiteur devient
acteur de sa propre connaissance
Mars-juin, septembre-décembre : 14 h-18 h.
Juillet-août : 10 h 30-18 h 30
Entrée libre, gratuit