La Sauge salvia officinalis

16 août 2023

La Sauge est une plante qui fut très utilisée pour ses aspects thérapeutiques.

L’origine latine de son nom : « salvare » qui veut dire sauver, en fait une plante « mythique » ; à ce propos une phrase lui est souvent associée : « qui a de la Sauge dans son jardin, n’a pas besoin de médecin ». Utilisée depuis toujours elle n’est pas trop tombée en désuétude. Elle est aussi présente dans différents rituels de fumigation en particulier chez les amérindiens.
Elle est parfois appelée : Thé de Grèce, de France ou d’Europe, elle est aussi appelée par certains « herbe sacrée »...

Les « Salvia » sont une très grande famille allant de la plus connue sauvage : la Sauge des prés, à la plus ancienne utilisée en thérapeutique la Sauge sclarée appelée toute bonne au Moyen Age. Les sauges sont présentes sous une forme ou une autre dans une majorité de jardins actuels, qu’elle soit ananas, à feuille de lavande, tricolore, pourpre, cassis, dentelle, ou plus récemment blanche : la « Salvia apianna » des « Navajo » et des « Hopi »…

LOCALISATION, BIOTOPE, HISTOIRE

On trouve la sauge officinale sur tous les continents, elle est cultivée en France pour ses feuilles que la ménagère peut cuisiner ou faire sécher pour des tisanes. Elle fleurit de mai à septembre sous nos latitudes et on en récolte principalement la partie aérienne : les feuilles ayant un usage et les fleurs souvent mêlées peuvent aussi donner naissance à un élixir floral.

Son biotope est de type méditerranéen, et l’arbrisseau peut atteindre jusqu’à un mètre de haut quand il n’est pas taillé. Elle est considérée comme une plante aromatique.et entre au codex en 1949, bien qu’elle soit mentionnée dans d’autres ouvrages bien plus anciens : Manuel des Dames de la Charité, Dorvault, mais aussi dans des écrits plus lointains encore).

On en fait des teintures mère, des extraits secs ou fluides, une huile essentielle et depuis plus de 30 ans un élixir floral.
http://www.wikiphyto.org/wiki/Sauge_officinale


Sauge officinale à fleur bleues

CONSTITUANTS

Ses principaux constituants connus sont : des tanins, des acides phénoliques : acide rosmarinique*, Carnosique, aléanique et ursolique ; des flavonoïdes, une essence (bornéol), tanins, principe œstrogène, du salvial ou « camphre » de la sauge, cinéol, salvène, salvone, cétone : thuyone environ 50%, une huile essentielle. Il est bon de souligner ici que le pourcentage de thuyone décroit de la tige 55% aux feuilles 30% aux fleurs 18%... et que ce pourcentage global de thuyone est plus élevé en décembre 70% qu’en avril 30%.

Nous reviendrons plus loin sur son huile essentielle.

*ce qui la rapproche de son cousin le Romarin, qui vient d’intégrer récemment la famille des Salvia en prenant le nom de Salvia rosmarinum, comme je vous le disais dans la new’s letter de mai 2023. L’acide rosmarinique est connu pour être : antiviral et antibactérien, antioxydant, piégeur de radicaux libre et par conséquences anti-inflammatoire

Cette plante est généralement annoncée pour être une tonique et apéritive.

Le site du fameux « Vidal » nous dit dans un encarté : La sauge officinale est également proposée pour redonner du tonus aux personnes convalescentes, soulager les règles douloureuses, tarir le lait des femmes qui allaitent, favoriser la production de bile, stimuler la mémoire et, en applications locales, aider à la désinfection et à la guérison de petites plaies de la peau (dont les boutons de fièvre). De plus, les gargarismes de décoction de sauge ont la réputation de lutter contre la plaque dentaire (dépôt de bactéries sur les dents).
https://www.vidal.fr/parapharmacie/phytotherapie-plantes/sauge-officinale-salvia-officinalis.html

USAGES ANCIENS ET PLUS RECENTS

Elle est donnée par différents auteurs comme tonique des nerfs et des corticosurrénales ; comme équilibrant vaso-sympathique. Elle est connue depuis longtemps pour des qualités antispasmodique, apéritif, stomachique, antiseptique, anti sudorifique, dépuratif, hypertenseur, emménagogue, favorise la conception car elle est œstro-mimétique, pour autant elle est un excellent anti laiteux (comme le persil), astringent, cicatrisant, antiseptique, bactéricide.

On l’utilise en usage externe :

  • En infusion : dans les leucorrhées ou pertes blanches en lavement vaginaux,
  • En gargarismes contre les aphtes, stomatites, angines, laryngites, névralgies dentaires
  • En bain de bouche, asthme, plaies, ulcères, dermatoses, eczéma, alopécie, piqûres d’insectes
  • En lotion ou compresses pour désinfection
  • En fumigations dans les habitations

En usage interne c’est comme vu plus haut un tonique général : digestif, hépatique, urinaire, pulmonaire, pleurale... Utile contre l’asthénie, la neurasthénie, les dyspepsies, les affections nerveuses, l’apoplexie, la bronchite chronique, les sueurs nocturnes (des mains, des pieds, des aisselles) ; lymphatisme, fièvres intermittentes, hypotension, régulation des règles, ménopause, stérilité, diarrhées des tuberculeux ou du nourrisson, préparation à l’accouchement pour faciliter l’expulsion et aussi en tarissement de la lactation. Elle est formellement contre-indiquée en cas de lactation et déconseillée en prise régulière lors d’une grossesse (effet abortif par excès d’œstrogènes).


feuilles de Sauge officinale

LES FORMES GALÉNIQUES DE LA SAUGE OFF.

Les différentes formes sous laquelle on la trouve : vin, infusion, décoction, macération, teinture, extrait fluide et sec, sirop, liqueur, pommade et en élixir floral. Ce dernier apporte compréhension et paix intérieure en amenant à la conscience la dimension spirituelle de l’être, permettant de prendre du recul sur les expériences de la vie et de les intégrer afin de passer à une autre étape.

EN PLUS
Les DRUIDES soignaient avec elle la toux, les fièvres, les rhumatismes, la paralysie, et même l’épilepsie. Ils l’utilisaient pour faciliter la conception et l’accouchement, ils en ajoutaient à la cervoise ou à l’hydromel afin de se mettre en condition prophétique.
APICIUS (25 av. JC), ne manque pas de citer la sauge dans son “De re coquinaria” comme assaisonnement, tout particulièrement dans les plats en sauce.
LECLERC la conseillait aux asthéniques, aux surmenés physiquement ou intellectuellement, ou pour les suites de maladies prolongées.
EGYPTE : à l’époque de Ramsès, elle était réputée pour ses nombreuses vertus, on en faisait boire le jus aux femmes stériles pour les rendre fécondes.
WILHEM PELIKAN dans l’homme et les plantes médicinales tome 1 nous dit que la sauge agit sur l’organisation du Moi : l’Esprit dans le domaine des échanges matériels : Métabolique.
PHILIPPE DEROIDE dans son ouvrage sur les élixirs floraux contemporains européens nous confirme qu’elle l’expression de l’aspiration à la spiritualité. Il nous dit que son élixir floral aide à réfléchir sur les évènements de la vie et nous ouvre à la sagesse intérieure. Qu’il sera bénéfique à ceux qui ne savent pas tirer les leçons du passé (en cela c’est l’octave supérieur de l’EF de bourgeons de marronnier) ; qu’il apporte compréhension et paix intérieure et dans ce sens il peut être recommandé aux êtres très matérialistes. IL est aussi intéressant pour ceux qui affronte la mort, ou une épreuve douloureuse en se demandant à quoi sert tout cela. Sauge pour ceux qui ont besoin de prendre du recul sur les expériences, et d’en tirer la substantifique moelle Sur le plan Physique pur il favorise la digestion et améliore l’assimilation.
GURUDAS dans son précieux ouvrage exprime le fait que cet élixir de sauge stimule le rire, relâche les tensions du corps physique, qu’il a un effet laxatif et favorise l’élimination surtout en période de jeune.


Fleurs de sauge officinale bleue

RECETTES

CUISINE : les feuilles jeunes peuvent se consommer en salade, ciselées elles sont appréciées pour la cuisson des viandes blanches (le romarin pour les rouges).
VIN TONIQUE : Au Moyen Age, on préparait un vin aromatisé à la sauge. La recette est mentionnée dans le Tractatus de modo preparandi. Prendre 80 g de jeunes feuilles fraîches, faire macérer dans un vin blanc doux (Monbazillac, Gaillac moelleux…) pendant 21 jours puis filtrer ; prendre 1 à 3 cuillères à soupe après le repas. C’est un remède très tonifiant.
POTION ANTISUDORALE : extrait fluide de sauge 50 g ; sirop de fleurs d’oranger 30 g ; eau en quantité suffisante pour 150 cl ; prendre 1 cuillère à soupe au coucher.
DECOCTION : 1 poignée de fleurs et feuilles par litre d’eau ; bouillir pendant 10 minutes, s’utilise pour :

  • Les bains de bouche (haleine chargée),
  • Les injections vaginales (vaginite, infection), ou les compresses (plaie, éraflure).

CIGARETTES : les feuilles séchées peuvent se fumer pour soigner l’asthme....


Feuille de sauge officinale des alpes : Salvia officinalis ssp alpina

HUILE ESSENTIELLE

L’huile essentielle de Sauge officinale contient des centaines de composants et plusieurs dizaines de composants terpéniques :

Thuyone de 60 à 70% , Camphre de 4 à 20 %, Cinéol ou Eucalyptol de 5 à 10 %. D’autres terpènes sont présents en bien plus petites quantité : humulène, pinène, limonène, camphène, linalol, caryophyllène.

Il est important ici de souligner que les deux principaux composants lui donnent une forte neurotoxicité, pouvant provoquer de crises nerveuses type épilepsie, et des vomissements.

Il est nécessaire de souligné ici que toutes les sauges n’ont pas cette toxicité, par exemple la sauge dites d’Espagne à feuille de lavande (S. lavandulifolia) et la Sauge sclarée (S. sclarea) ne sont pas aussi neurotoxiques.

L’huile essentielle de sauge officinale est par ailleurs bactéricide et légèrement antispasmodique (notamment de la sphère digestive), antisudorale et stimulante (à faible dose). Sic https://www.phytomania.com/sauge.htm


Sauge officinale à fleurs bleues et blanches

BIBLIOGRAPHIE 

En bleu lien internet, en brun ouvrages de référence

https://lematin.ma/les-secrets-de-l-aromatherapie-et-de-la-phytotherapie_tout-savoir-sur-la-sauge-suite/192788.html

Etude sur 4 variétés de Sauge officinale : 13/6, Monténégro, Regula et Valy :
https://www.revuevitiarbohorti.ch/wp-content/uploads/2008_02_f_569.pdf
https://www.doctissimo.fr/html/sante/phytotherapie/plante-medicinale/sauge.htm

Mémoire de Master 2 en sciences biologique - option génétique :
http://dspace.univ-tlemcen.dz/bitstream/112/17572/1/ACHIR_SMAINE.pdf

Il faudrait compiler des centaines d’ouvrages sur les plantes pour avoir une vision plus globale des plantes médicinales et de la Sauge en particulier :

  • La connaissance des Sauges – Christian Froissart - Edisud*
  • La Sauge 10 façon de la préparée – Alexandra Pirrini - Ed de l’Epure**
  • Sauge des Chamans – Marie Delclos – ed Trajectoire**
  • Le livre des simples et les vertus des plantes – Erika Laïs – Rustica Editions*
  • L’emploi de la sauge dans le traitement des sueurs profuses (1897) – E. Riabova - BNF***
  • Au Pays des Sauges – Bernard Bertrand - Auteur-Editeur ***
  • Huiles essentielles au féminin- Daniele Festy – Leduc Edition **

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