La Camomille matricaire Chamomilla matricaria ou C. recutita
Image Matricaria_recutita_-_Köhler–s_Medizinal-Pflanzen
Cette plante est aussi appelée : œil-du-soleil, camomille allemande, matricaire, camomille vraie, camomille sauvage, petite camomille sans doute à cause de la taille de ses fleurs…
Autres noms dans la « littérature botanique »
En latin on lui trouve aussi de nombreuses appellations que l’on peut retrouver dans des livres anciens : Anthemis vulgaris, Pyrethrum hispanicum, Chamomilla vulgaris, Chrysanthemum chamomilla, Chrysanthemum suaveolens, Courrantia chamomilloides, Leucanthemum chamaemelum….
Il est probable que la plante nommée « Febrefugia » dans la Capitulaire de Villis de Charlemagne soit la matricaire.
On trouve Anthémis vulgaris (dans le De Gubernatis P49 Tome2) où l’on peut lire : « en Allemagne on appelle les fleurs de camomille Heermännchen. On prétend, en effet, qu’autrefois elles étaient des soldats maudits ». Macer Floridus, lui, l’appelle l’Anthémis, et lui attribue la propriété de guérir les morsures de serpents. Cazin n’en fait aucun cas…
Wilhlem Pélikan dans le tome 1, De l’homme et les plantes médicinales, nous parle d’armoise commune en des termes élogieux au regard de sa spécificité d’action sur le système digestif. La matricaire n’est que peu présente dans le manuel des Dames de la Charité 1782, souvent remplacée par la camomille noble.
Origine du nom
Matricaria viendrait de matrix : la matrice, ou utérus nom donné sans toute pour ses vertus emménagogues, quant au terme « chamaimelon » il vient du grec et veut dire « pomme de sol » car pour les grecs la camomille avait une odeur proche de la pomme.
Le terme de récutita vient du latin recutitus : « circoncis » par allusion probable à son fruit sans pappus, sa graine n’étant pas portée par un petit « parasol blanc » comme le pissenlit.
Confusion
Elle ne peut être confondue avec la camomille romaine (Chamaemelum nobile) dont la fleur est dotée de très nombreuses ligules blanches sur plusieurs rangs, ou la grande camomille (Tancetum parthenium) dont la feuille est beaucoup moins découpée et se rapproche plus de la tanaisie
La camomille allemande ou matricaire est une plante annuelle, alors que les deux autres sont vivaces par leurs parties souterraines.
Tanacetum Pathenium ------------------------------------------------ Chamomilla Matricaria ----------------------------------------Chamomilla Nobilis
Famille botanique
Les camomilles appartiennent à la famille la plus importante sous notre latitude : les Astéracées, anciennement Composées qui se répartissent dans le monde.
Distribution et biotope
Pour ce qui est de « matricaria » il semble que ses origine la place en Asie mineure et Égypte (ou elle est mentionnée depuis longtemps dans des compositions spécifiques), puis l’Europe, Grèce, Italie en premier et jusqu’au cap nord. En chine et en Afrique du nord, elle est naturalisée en Australie, Europe de l’Est, au nord de l’Inde comme en Amérique du nord et du sud. Elle est très abondante en Hongrie et dans les Balkans
On ne la trouve pas dans les zones tropicales (sauf en altitude)
Elle aime les bords de chemins, les terrais vagues, ou cultivés, surtout s’ils sont fertiles, elle supporte les steppes ou les sols sablonneux. Elle est cultivée dans de nombreux pays : Romanie, Bulgarie, République Tchèque, Slovaquie, Allemagne, Grèce, argentine, Égypte, Inde…
Description
Camomilla matricaria est une plante annuelle sauvage, qui a un puissant rhizome donne naissance à de nombreuses tiges imberbes, dressées pourvues de feuilles finement découpées vert mat au sommet et souvent blanc laineux en bas ; elles sont presque filiformes et divisées deux ou trois fois. Ses fleurs sont réunies en capitules comme toutes les astéracées (voir aussi article sur l’Echinacée pourpre) qui peut atteindre entre 20 et30 cm, l’inflorescence très bombée et apparait creuse quand on la coupe en deux (voir illustration plus haut).
Deux types de fleurs composent le capitule des camomilles matricaire : les fleurs ligulaires qui permettent aux polinisateurs de se poser, et les fleurs tubulaires qui en assure la reproduction.
La floraison a lieu suivant la longitude, la latitude et l’altitude de juin à septembre, on récolte la parie aérienne, et parfois on en sépare les fleurs.
Principaux constituants connus :
on trouve dans cette espèce de l’inuline, un tanin, une essence contenant du cinéol ; des principes amers, un camphre spécial, des sesquiterpènes… Il y a également des flavonoïdes ( qui colorent en jaune pâle l’infusion aqueuse) et parmi ces composés phénoliques citons ceux qui sont les plus connus ou les plus actifs : l’apigénine (glucoside de l’apigénol), la quercétine, la lutéoline.
On trouve une gomme-résine, du calcium, du soufre, des phytostérols ; ....
Propriétés :
Elle est connue depuis des siècles, entre-autre, par les égyptiens, les grecs, les romains,
Sphère nerveuse
Pour des vertus apaisantes, sédatif nerveux doux (pour les enfants), antinévralgique, antalgique, pour calmer le stress, l’anxiété et favoriser l’endormissement ; Spasmolytique : son extrait alcoolique contient de l’apigénol qui est très actif. Sous forme de teinture ou d’extraits frais ou secs. En cure d’élixir floral, comme le suggérait Dominique Guillé
Sphère immunitaire
Pour ses vertus anti-inflammatoires (rhumatismes, goutte), stimulant hématopoïétique (augmente les leucocytes, bactéricide, fébrifuge, anti-ophtalmique. Teinture, macération alcoolique, extraits.
Sphère dermatologique
Elle est vulnéraire (ulcérations ou irritations intestinales, cicatrisante (eczéma, prurit, urticaire, dermatites…, antiprurigineuses, sudorifique. En lotion ou compresses d’infusion ou décoction
Sphère digestive
Elle est tonique, gastrique et digestive, apéritive, cholagogue, antianémique, vermifuge, aide contre les affections de la cavité buccale, et peut être associée à la teinture de myrrhe. Sous forme de macération alcoolique diluée.
Sphère féminine
Emménagogue en goutte de macération diluée dans un demi verre d’eau
Camomille matricaire, ferme de Sainte Marthe Graines bio
Indications en usage externe :
Toutes les dermatoses inflammatoires, les brûlures, les furonculoses, les dartres, l’eczéma, les plaies banales comme infectées, le prurit vulvaire, l‘urticaire, les douleurs rhumatismales et de la goutte. Elle est aussi utilisée en cosmétique pour éclaircir les cheveux (souvent en décoction de fleurs)
Indications en usage interne :
Migraines, névralgies (surtout faciales), dentitions douloureuses des enfants, troubles de la ménopause, insomnies, inappétence, digestions difficiles, flatulences, ulcères d’estomac et d’intestin, troubles digestifs des enfants, toutes maladies infantiles. Mais aussi les entérites, anémies, engorgement du foie et de la rate, dépressions nerveuses et crises d’irritabilité, convulsions, dysménorrhées et aménorrhées liées à des troubles nerveux, douleurs lombaires, céphalées dues à la grippe, parasites intestinaux, fièvres intermittentes et des gens nerveux. Et aussi pour la faiblesse gastrique, le manque d’appétit, les brûlures d’estomac, l’acidité gastrique, les spasmes d’origine digestive, l’aménorrhée. Son rhizome est un des plus anciens remèdes contre l’épilepsie
Mode d’emploi :
Vin, infusions-tisanes, décoction, macération, teinture, extrait sec ou liquide, huile essentielle (nous en parlerons dans une autre lettre), sirop, élixir floral...
Élixir floral :
Il a une forte action sur la glande pinéale, harmonise le système nerveux, stimule les nadis, renforce la structure éthérique déficiente. Il peut s’utiliser sur une longue durée, par exemple en massages : il permet le relâchement des tensions émotionnelles stockées dans les muscles ; il peut, comme tous les élixirs floraux, être utilisé dans le bain.
Une proposition de composés d’élixirs floraux faite par Philippe Deroide lorsqu’il dirigeait le laboratoire Deva :
Camomille, Millepertuis, Valériane pour le sommeil difficile soit chez l’adulte qui se réveille la nuit soit chez l’enfant qui n’arrive pas à s’endormir
Camomille, Arnica, Romarin pour ceux qui ont du mal à vivre dans leurs corps et qui lui impose de longue durée de travail, nuisant de fait au sommeil et générant un stress de fond qui échappe aux médications de détente et repos.
Camomille, Millefeuille, Millepertuis, pour les personnes agitées qui font des cauchemars qui les réveillent et qui n’arrivent plus à se rendormir ; pour les enfants qui ont peur de s’endormir car ils craignent qu’une entité ne les surprennent dans leur sommeil.
Camomille allemande ou "manzanilla"(petite pomme) sur le marché de Riobamba, Equateur.
En plus :
Rudolf Steiner et les anthroposophes pensent qu’elle calme tous les phénomènes de spasmes et de névralgies.
Cedir propose de la cueillir à des périodes très particulières en fonction des signes et de la lune ce que l’on peut comprendre vu son nom… Il en conseille l’usage dans du lait pour la conjonctivite.
Culpepper nous dit que son origine est en Égypte : il semble qu’elle y soit utilisée depuis très longtemps dans les soins traditionnels, comme en embaumement.
Recettes :
Décoction : 70 g de fleurs dans 1 litre d’eau, bouillir 20 minutes ; utiliser en rinçage pour les cheveux blonds.
Huile : faire macérer à chaud (au bain-marie) 2 heures, 100 g de camomille par litre d’huile d’olive ; filtrer. S’utilise en frictions contre les rhumatismes et le lumbago. Vin : apéritif, il se fait avec 1 litre de bon vin rouge (Puyméras, Valréas ou mieux encore Châteauneuf-du-Pape), faire macérer 1 mois 30 à 60 g de fleurs ; filtrer ; sucrer ou non ; prendre à raison d’un verre à Madère avant les repas.